les différents types de jardins
L’histoire des jardins remonte à la nuit des temps. Durant plusieurs millénaires, il est surtout vivrier. Il devient un jardin de plaisir à la Renaissance et pour de nombreux jardiniers l’occasion de s’illustrer et façonner la nature.
Chaque siècle sera alors marqué par une orientation, une direction ; chaque mouvement semblant inspirer un autre. Trois styles de jardins ont particulièrement influencé l’art des jardins en Europe : le jardin à l’italienne, le jardin à la française et le jardin à l’anglaise.
LE JARDIN à l'italienne
Lors de la Renaissance, un mouvement artistique se développe qui révolutionne petit à petit la conception des jardins. Les éléments esthétiques se substituent au caractère utilitaire pour laisser place à la beauté et l’harmonie. Le jardin à l’italienne nait ainsi au XIVe siècle.
Les murs encerclant le jardin napolitain et romain, dont s’inspire le jardin à l’italienne, tombent. Le jardin s’ouvre au paysage pour se fondre à lui et laisser le regard s’échapper vers le panorama.
Il devient un lieu d’harmonie propice à flâner, s’étendant autour de la villa pour devenir un vrai spectacle.
L’eau s’impose alors naturellement comme un élément essentiel unissant les univers minéral, végétal et animal. Les fontaines, cascades, jeux d’eau prennent place et animent les jardins qui s’organisent délicatement autour de la fontaine en usant de l’art de la géométrie.
Ici, un élégant et longiligne rectangle bleu vert en terrasse lie le ciel à la terre par son reflet mêlant de temps à autre un nuage furtif.
Le doux bruit de l’eau, qui ruisselle du haut de la cascade, se jetant délicatement dans le chenal ajoute une petite note magique et relaxante.
Dans ce cadre vert où les formes géométriques sont reines symbolisant l’évolution des jardins, l’eau participe à la décoration de ce théâtre merveilleux mettant en scène allées, statues et végétaux sculptés.
Les allées jalonnées de rangées d’arbres, haies taillées, plantes fleuries ou encore de plantes tapissantes, alignées soigneusement, accompagnent nos pas à la découverte d’un monde merveilleux. Une ambiance aux airs romantiques et farniente !
Les statues antiques se joignent à ce concert architectural et verdoyant pour apporter une dimension verticale et décorative.
L’agencement des végétaux aux différentes tonalités de vert autour de l’eau et de la pierre des statues antiques composé en terrasses prend de nouvelles dimensions.
De plus grandes perspectives souvent fuyantes intègrent le paysage qui enrichit l’esthétisme du jardin. Les plans dégagés, d’une grande visibilité, offrent beaucoup d’espace et de liberté. Symétrie, ordre et proportions s’immiscent au sein d’une nature entretenue et agencée sous la main experte de l’homme.
La composition de ce jardin sculptural fascine par ses nombreux détails à l’image de ses écrans de végétation.
L’art topiaire (définit en tant qu’art à tailler les végétaux pour leur donner une forme précise et géométrique) s’inscrit dans ce nouveau mouvement. Ici et là apparaissent des formes étonnantes.
Rien n’est laissé au hasard. Arbres, plantes, bosquets contribuent à des jeux d’ombre et de lumière créant ainsi des espaces ombragés appréciés en été ; les végétaux créant parfois des formes fugaces au gré su soleil de ses apparitions et positions. Le bassin apportera toujours une touche de fraîcheur et de charme au jardin.
LE JARDIN à LA FRANçaise
A la fin de la Renaissance Claude Mollet, jardinier d’Henri IV, dessine des parterres de buis à Fontainebleau et St Germain en Laye. Ces fameux parterres émergent ensuite aux jardins du Luxembourg, au Parc de St Cloud et se parent de dessins en broderies au château de Villandry, dès le XVIème siècle incluant la notion de symétrie.
Ces courants vont influencer la naissance du jardin à la française apparaissant au grand jour à l’époque des grandeurs du roi soleil. S‘inspirant aussi du style italien raffiné et organisé, il s’illustre par ses formes géométriques, symétries, perspectives et effets de surprises. Il sera sublimé par André Le Notre à Versailles.
Conçu selon un axe qui scinde deux parties complètement symétriques, jouant avec les lignes et la géométrie, le jardin à la française ordonne parterres, terrasses et allées. Ses perspectives se prolongent à partir du château, que l’on peut admirer depuis les appartements.
A l’image des splendides jardins de Vaulx-le-Vicomte et de Versailles, le jardin change d’échelle. Aux grandes allées rectilignes et longs parterres, la superficie des jardins prend d’autres dimensions et impose par ses grandeurs.
La minutie avec laquelle chaque végétal est planté, l’alignement des sculptures, buis et bordures relève de l’œuvre architecturale symbolisant à l’époque l’ordre, la maitrise. La succession de parterres aux formes géométriques diverses, l’ordonnancement des arbustes marquent une nouvelle ère de jardins.
Si ses principes ont été codifiés au milieu du XVIe siècle par Philibert de l’Orme au Château d’Anet, c’est au XVIIe siècle que le jardin à la française devient un art reconnu.
Les grandes perspectives, les sensations d’infini, ses allées secondaires qui le caractérisent, nous conduisent à découvrir un monde fabuleux révélant grottes, cascades, jets d’eau, bassins, statues et bosquets.
Les parterres de broderie sont étroitement liés aux jardins à la française. Formés de végétaux taillés représentant des motifs décoratifs et prenant l’aspect de carrés, rectangles, losanges ou cercles, ils se succèdent en perspective pour le plaisir des yeux.
Souvent embellis de surfaces d’eau et bordures harmonieusement intégrées, ces derniers motifs ajoutent alors quelques contrastes soulignant la rigueur et minutie dont ils font preuve.
Différents niveaux accentuent les effets produits par ce prodigieux ordonnancement de verdure grâce à la présence de terrasses. Au pied du château, une première terrasse surélevée domine cette perspective qui saisit le promeneur dévoilant une grande fenêtre animée par les allées, parterres, bassins et alignements de buis.
L’architecte paysagiste jongle avec les perspectives et les formes. Souvent planté en haie, le buis délimite massifs et allées en dessinant des boules, cônes ou pyramide. Au croisement des allées, au cœur de pelouses impeccables surgissent de magnifiques fontaines.
Vases, pots, statues s’insèrent dans ce paysage maîtrisé pour les théâtraliser.
Les fleurs s’associent merveilleusement à cet ensemble de verdure et d’ornements.
Le Jardin à la Française a traversé le temps et ne cesse d’émerveiller.
LE JARDIN à L'anglaise
Le Romantisme fait son apparition en Allemagne et en Angleterre vers la fin du XVIIIème siècle avant de se diffuser dans toute l’Europe.
Le jardin à l’anglaise jaillit, puisant son inspiration dans ce nouveau mouvement, cher à Jean-Jacques Rousseau considérant l’art des jardins comme un moyen d’embellir et enrichir la nature.
Le jardin rompt avec les formes géométriques et codes stricts des jardins à la française. Il se singularise par ses formes naturelles et sauvages qui rappellent celle de la campagne.
Les allées rectilignes se transforment en courbes sinueuses, les parterres en massifs foisonnant et les arbres se mêlent au tableau en laissant parfois errer leurs branches à leur gré.
Des chemins tortueux aux formes irrégulières cachent et dévoilent des surprises à la manière d’un chemin naturel progressant au cœur d’une forêt.
L’écrin de verdure se développe à partir d’un joli gazon sur lequel se déploient différents arbres et ces fameux mixed-border, massifs regorgeant de plantes prenant la forme de bordures.
Ces plantations en abondance, bordant des pelouses tondues à ras, forment des contrastes étonnants, un univers romantique et merveilleux de feuillages et fleurs. De temps à autre surgissent de magnifiques et harmonieux mariages de couleurs ; les jardiniers privilégiant souvent le rose, jaune, bleu, blanc, mauve.
Le jardin à l’anglaise gagne ses lettres de noblesse. Il devient un jardin majestueux, pittoresque et poétique qui inspire à la rêverie.